Que de chemin parcouru en presque dix ans !
Souvenez-vous de ce qu'offrait laToile à la fin de la première moitié des années quatre-vingt-dix
Le graphisme était amateur
et ce n'était pas trop grave car, dans ce domaine, tout se démode.Les fautes d'orthographe vous sautaient littéralement aux yeux ;aujourd'hui, on les trouve seulement dans les recoins
Des sites plus léchés, en somme, mieux rédigés
mais surtout plus intéressants. La première affirmation des pionniers du web, « Internet : il faut faire ! », venait en effet d'être supplantée, presque annihilée parcette question en forme de piège que posaient les gens de la communication : « Internet pour quoi faire ? ». Cela n'empêcha pas la Toile de faire son entrée dans le cercle restreint des médias utiles. La pertinence des résultats obtenus dans le cadre d'interrogations complexes convainc maintenant les sceptiques. Demain, l'Internet deviendra intelligent : ses ressources seront pensées, organisées par des robots.Ses contenus dépasseront le stade du parler ; ils se révéleront capables de dire
La marche vers ce niveau d'excellence, vers la transformation du web en un système d'information planétaire et compétent exige la formation d'une nouvelle génération d'orfèvres. Une nouvelle problématique surgit à laquelle on n'a que bien sommairement réfléchi : « Internet : qui va faire ? ».Le temps où un anonyme « webmestre » réglait dans l'ombre les détails de la partition est révolu. Le nombre des pages est désormais trop important,les mises à jour trop fréquentes et la réflexion sur les contenus et l'ergonomie trop impérieuse pour qu'elle puisse être menée par un seul et même homme-orchestre. La technique le permet, comme on l'a observé depuis l'apparition de l'informatique conviviale. Elle suit perpétuellement une même double oscillation : sophistication puis simplification. On y vient doucement mais l'avenir appartient bien à ceux qui dominent les contenus éditoriaux plus que le code
Dès lors une ultime question, webmestre éditorial, qu'est-ce que c'est ?
Sans doute la concrétisation, éphémère dans l'appellation mais durable dans la démarche, d'une spécialité déclinable en plusieurs métiers que les professionnels identifient mieux chaque jour. Journaliste ou éditeur web, rédacteur (en chef ?) en ligne, selon que l'on se place en aval, du côté de la production des mots... chef de projet, e-consultant, web-planner, veilleur technologique, si l'on se rattache en amont au domaine de la stratégie.
Dans tous les cas, une seule et même formation, en transformation continue, afin d'offrir la possibilité unique de retrouver enson sein l'ensemble des savoir-faire qui se nourrissent dans la culture webd'aujourd'hui.
Guillaume Bourgeois
Photo de Guillaume Bourgeois prise durant la WebNight de 2004 vers 4h du matin
